L'humour noir, un outil insoupçonné?
- helleboreaccompagn
- 14 oct. 2024
- 2 min de lecture

La mort crée un terrible faussé dans nos vies. Plus rien n’a de sens, tout paraît inutile et superficiel. Comment peut-on imaginer retourner au travail, bavarder avec nos collègues, subir les bouchons sur la route, alors que le sol s’est dérobé sous nos pieds?
La vie continue. C'est une réalité terrible et cruelle. Autour de nous, rien ne change, et pourtant plus rien ne sera jamais pareil.
Pour tenter de garder la tête en dehors de l’eau, certains s’agrippent à la bouée de sauvetage qu’est l’humour noir. Elle nous offre le cadeau du rire pour ne pas pleurer.
L’humour noir insuffle de la légèreté dans des sujets pesants et souvent tabous, comme la mort, la maladie, les expériences traumatiques. Bien qu’il puisse souvent offusquer ou porter au jugement, il permet surtout de délier les langues de ceux qui souffrent.
Il met en mouvement le processus de guérison, d’intégration. Il donne un sens - parfois absurde et étrange - à une expérience qui n’en a pas.
L’humour noir nous donne l’opportunité de mettre des mots sur des émotions complexes et souvent contradictoires (la tristesse de la perte et le soulagement de ne plus voir son proche aimé souffrir, par exemple).
Cet humour "morbide" nous permet de choisir notre façon de réagir face à la douleur. Cet infime sentiment de contrôle peut parfois faire la différence entre un semblant d’équilibre et la chute libre émotionnelle. Il participe également à la reconstruction de notre résilience.
Attention toute fois à ne pas tomber dans la surenchère. Lorsqu’il devient une béquille, une excuse pour ne pas ressentir la douleur pleinement, l’humour noir peut nous éloigner d’une résolution saine du deuil. Elle peut aussi effrayer et blesser notre entourage, nous coupant ainsi de notre système de soutien.
À utiliser avec parcimonie, donc, un peu comme du cyanure dans le repas de vos ennemis...
Avec toute ma tendresse,
Eliza
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