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Comment aborder la question de la mort avec un enfant?

  • helleboreaccompagn
  • 21 sept. 2024
  • 5 min de lecture


On pourrait penser que la meilleure façon de préserver l’innocence d’un enfant, c’est de ne pas lui dire toute la vérité quant à la mort d’un proche.


On lui explique que grand-maman est partie au ciel ou en voyage, qu’elle est au paradis. On préfère utiliser des métaphores pour apaiser leurs peurs et les nôtres.


Bien entendu, il est toujours préférable de s’adapter à l’âge de l’enfant avant d’entrer en matière. Les plus jeunes se contenterons d’une première explication vague, puisqu’ils n’ont pas encore conscience de leur propre finitude. Les plus grands, âgés déjà de 7 ou 8 ans, peuvent avoir besoin d’une explication plus détaillée, plus franche. Dans ce cas là, utiliser les métaphores peut s’avérer dangereux sur le long terme pour leur développement personnel et identitaire.


En fait, les enfants n’ont pas encore la capacité de dénouer le vrai du faux, de détecter à chaque fois le sarcasme et la métaphore. “Elle est au ciel” peut nous sembler poétique, mais pour eux, c’est extrêmement dur à conceptualiser. Est-ce que mamie flotte? Est-ce qu’elle dort sur les nuages? Est-ce que c’est une façon de parler? Est-ce qu’elle s’est transformée en gouttes d’eau? Bref, beaucoup de questionnements qui vous mettront d’avantage dans l’embarras.


Évidemment, notre instinct est de protéger les petits de la réalité du monde des grands. Et c’est un instinct qu’il faut écouter, puisqu’il est là pour une bonne raison, mais sans toutefois lui donner toute la place. Les enfants sentent lorsque l’on essaie de leur cacher la vérité. Ils ne comprennent pas nécessairement pourquoi, mais ils ont besoin que l’on soit sincère avec eux pour les aider à construire leur estime de soi.


Alors comment faut-il s’y prendre? Voici quelques pistes à explorer :

  1. Privilégier un moment calme

    1. On choisit de discuter avec l’enfant plutôt dans la matinée ou en début d’après-midi, pour lui permettre de digérer les nouvelles informations sans la solitude de la nuit et pour qu’il puisse poser toutes ses questions.

  2. Discuter dans un endroit calme, sans distractions

    1. Évitez d’avoir cette conversation “juste en passant”. Prenez le temps de vous assoir avec lui et de lui demander son attention. S’il souhaite jouer silencieusement pendant la discussion pour permettre à son cerveau et son corps d’assimiler les informations, laissez-le. Il écoute à sa façon!

    2. S'il a la bougeotte, profitez-en pour aller vous balader en nature ou dans un espace calme. Le fait de marcher offre au cerveau l’opportunité d’entrer dans un état quasi méditatif et l’air frais aide à travailler les émotions fortes.

  3. Dites-lui la vérité, mais dans son langage.

    1. Hormis les valeurs spirituelles et personnelles que vous tenez à partager avec votre enfant, il est fondamental de lui offrir les outils nécessaires pour affronter les réalités de ce monde. Lorsqu’un proche succombe à une longue maladie, expliquez-lui en quoi consiste la maladie dans des termes simples et justes (exemple : les poumons de grand-maman étaient fatigués et malades, elle n’arrivait plus à respirer toute seule et c’était douloureux, mais maintenant elle n’a plus mal). Si la mort du proche est soudaine, on évite les détails difficiles mais on reste factuels (exemple : tonton est décédé dans un accident de voiture. Malheureusement, il a n'a rien pu faire pour éviter la voiture d'en face. C'est allé très vite, et il n'a pas souffert).

    2. Répondez à toutes ses questions. Si certaines d’entre elles ne sont pas de son âge, expliquez-lui qu’il est trop jeune pour discuter de cela, mais que quand le moment viendra vous serez honnête avec lui et que ce n’est pas pour lui cacher quoique ce soit, mais bien pour le protéger que vous omettez certaines informations.

  4. N’ayez aucunes attentes.

    1. Certains enfants ont besoin de revenir plusieurs fois sur le sujet avant d’arriver à une conclusion qui leur est propre. D’autres se contentent d’une seule conversation et passent assez rapidement à autre chose. Comme chez les adultes, chaque enfant gère le deuil à sa manière. Gardez néanmoins l’oeil ouvert sur d’éventuels signes d’une détresse psychologique, tel que l’isolement, le changement dans le régime alimentaire, les changements brusques de comportement et le développement d’anxiété ou de terreurs nocturnes. Veillez à consulter votre pédiatre en cas d’inquiétudes.

  5. Partagez vos ressentis avec lui.

    1. Montrez lui que vous êtes également touché par le décès de votre proche. Je ne parle pas ici d’étaler vos émotions devant lui comme vous le feriez devant un ami ou un membre de la famille adulte; ce n’est pas le rôle de l’enfant de vous aider à gérer votre tristesse. Néanmoins, il peut être sain de lui faire comprendre qu’il est normal de ressentir de la tristesse, de l’incompréhension, de la frustration, de la colère face à la mort d’un être aimé. Montrez-lui qu’il ne faut pas ravaler ses émotions fortes mais les accepter à mesure qu’elle monte à la surface et qu’elles s’expriment. Évidemment, comme toujours en tant que parent, cela va challenger votre propre expérience du deuil!

  6. Acceptez ses questionnements sur le sens de la vie, l’au-delà et l’impermanence des choses

    1. La perte d’un grand parent est souvent la première expérience de la mort et du deuil dans la vie d’un être humain. C’est l’occasion de se questionner sur nos croyances, sur nos priorités dans la vie. Cela nous confronte également à notre propre mortalité et il est particulièrement difficile de traverser tous ces bouleversements seul. Accompagnez votre enfant dans ses réflexions, donnez lui des pistes et offrez-lui tout simplement un espace sécurisant de parole et d’échange. S’il pose des questions auxquelles vous n’avez pas la réponse, dites-le! Il n’y a aucune honte à ne pas savoir et cela vous donne une opportunité magnifique d’explorer la question ensemble.

  7. Maintenez la mémoire de votre proche décédé en vie pour favoriser la transition d’une étape à l’autre dans la vie de votre enfant

    1. Une fois les funérailles passées, continuez de parler de votre proche en famille. Au début, cela sera plus difficile car la douleur est encore fraîche, mais avec le temps la tendresse prendra sa place. Expliquez à votre enfant que le deuil vient par vague et qu’il ne disparaît jamais vraiment, mais qu’ensemble on navigue mieux dessus.

Quelques exemples pour vous aider :

  • Grand-maman est décédée dans la nuit. Tu sais ce que ça veut dire? Ça veut dire que mamie n’est plus ici avec nous, tu ne la reverras pas. Je sais que ça fait mal, mais sache qu’elle restera pour toujours dans ton coeur et dans les jolis souvenirs que tu as d’elle. Tu veux m’en raconter quelques-un?

  • Je sais que tu es triste pour mamie. Tu sais, elle n’a plus mal et elle est libérée de son corps tout fragile que tu as vu la dernière fois. Je ne sais pas exactement où elle est, mais je sais qu’elle est heureuse de ne plus avoir mal. Qu’est-ce que tu en penses?

  • Maman/Papa est très triste aussi d’avoir perdu grand-maman. Ces prochaines semaines vont être un peu plus calmes à la maison, parce qu’on a tous besoin d’un peu de douceur pour soigner nos coeurs. C’est normal d’être triste quand on perd quelqu’un. Si tu as besoin de pleurer, ne te retiens pas et viens me faire un gros câlin, d’accord?


J'espère que ces quelques ressources ont pu vous aider à explorer ce sujet délicat. Rappelez-vous qu'en tant que parent, vous êtes la référence ultime en matière de gestion saine des émotions pour votre enfant. Si vous ne vous sentez pas encore à la hauteur de la tâche (c'est important de connaître ces limites) invitez un proche ou un ami de confiance pour vous épauler.


Si vous avez des questions, je reste à votre disposition, il suffit de m'écrire un petit email en utilisant le formulaire en bas de page.

 
 
 

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